Grande fut ma surprise lorsque, en 1989, Didier Vadrot, alors étudiant en première année au Conservatoire de Paris, joua semaine après semaine chacun de ces redoutables Caprices dans une version parfaitement conforme à l'original. Très impressionnés, les autres étudiants de la classe de saxophone mettaient leurs pas sur ce chemin ardu au cours des mois suivants. L'immense bénéfice que chacun a retiré de ce travail, sur le plan technique - grands intervalles, détachés, perfectionnement du suraigu - et musical - longs phrasés, souplesse de l'expression associée à une grande vélocité - m'a convaincu qu'il était temps de présenter ce travail à un plus large public.

Nous ne possédions pas à ce jour d'études transcendantes du niveau de celles proposées aux pianistes, violonistes, flûtistes. Après avoir travaillé les études de Mule, Loyon, Lacour, Bozza, Samyn et s'être déjà largement familiarisé avec le registre suraigu, tout saxophoniste peut se mesurer avec ce monument que Niccolo Paganini ne dédie pas aux violonistes, mais aux artistes !