Par JARRELL MICHAEL. Michael Jarrell définit la série abondante des Assonances comme un, 'cahier d'esquisses' où il pourrait exercer son 'droit de se concentrer sur une idée et de s'y sentir libre'. Assonance III pour clarinette basse, violoncelle et piano se situe essentiellement dans le registre grave pour lequel le compositeur ne cache pas une certaine prédilection - la pérennité des sons de la clarinette basse et du violoncelle est assurée par le piano (couvercle ouvert) placé juste derrière les instrumentistes. Ainsi, en amont de l'écriture, ce dispositif acoustique et instrumental, où le silence a sa part, augure déjà de certains procédés présents effectivement dans l'oeuvre. La pièce s'ouvre sur une figure violente de petites notes rapides et disjointes qui presque instantanément viennent se dissoudre dans les résonances du piano - lesquelles donnent l'illusion de notes tenues. Cependant ce processus, maintes fois relancé et varié, se transforme inéluctablement et bientôt fusent des trilles, des notes répétées, des trémolos de grands intervalles dans des jeux en effet, d'assonance. Une sorte de climax* est atteint à la proportion du Nombre d'Or** (en nombre de mesures tout au moins), point culminant dans lequel la clarinette basse entame une cadence irascible qui très vite se propage aux deux autres instruments. Mais peu à peu, transfigurée en une lente respiration, se rappelle à nous la pulsation initiale et les trois instruments semblent trouver ici un repos. La pièce s'achève en un unisson où, dans la mémoire de l'auditeur, résonnent encore ce que l'on pourrait se risquer à nommer des 'métamorphoses du silence'.
* Climax: apothéose, sommet.
** La proportion du Nombre d'Or a la propriété d'être égale au rapport des deux parties inégales d'un tout, aussi bien qu'a celui du tout et de sa partie la plus grande. Ce rapport est un peu inférieur à deux tiers. / contemporain / Date parution : 1989-01-01/ Répertoire / Clarinette Basse, Violoncelle et Piano
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