Par FERRAN JEAN-MICHEL. Les hyalites sont des laves basaltiques qui, propulsées dans l’eau lors d’une irruption volcanique sous-marine, se cristallisent en opales anguleuses et vitreuses. Le nom, par extension sans doute, désigne également une variété de verre noir, fabriqué en Bohême, utilisé aux mêmes fins que la porcelaine.
Transposé dans le monde du son, ce phénomène d’explosion et de cristallisation peut évoquer la réaction que les éclats des grands génies musicaux du 20e siècle ont provoqué dans le subconscient d’un jeune compositeur en construction. Ainsi ces Hyalites pour piano sont des hommages secrets à 6 des plus grands compositeurs de la deuxième moitié du siècle dernier sans lesquels mon univers sonore serait différent.
Il ne s’agit pourtant pas d’utiliser leur technique ou leur style, ce serait à la fois prétentieux et vain, mais tout simplement de capter ce qui s’est cristallisé en moi lors du choc initial de leur découverte. Cela le plus sensoriellement possible, loin de toute spéculation intellectuelle, en restant en résonance avec la mémoire musicale et émotionnelle du premier instant. C’est d’ailleurs la résonance du piano, par l’intermédiaire de la pédale tonale, qui est mise en valeur dans ces pièces et qui offre au son une transparence « hyalitique » des univers de György Ligeti, Giacinto Scelsi, Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Toru Takemitsu et Charlie Mingus./ Répertoire / Piano
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