« Si les artistes rendent si rarement compte de leurs instants d'inspiration, la raison en est bien simple : c'est qu'à ces moments-là du processus créateur ils ne sont nullement présents par la conscience. Ils ne peuvent pas davantage s'épier psychologiquement au cours de la création elle-même qu'ils ne peuvent, par-dessus leur épaule, se regarder écrire. » Egon Schiele « Artists: Sometimes the best way to address a problem in your work is to go in the cage with it and let it devour you. » Jerry Saltz Ces deux maximes qui décrivent à merveille ce que je peux ressentir au moment d'écrire à propos de ma dernière oeuvre pour piano Dans les abysses de lumière. Composée en parallèle de ma Sonate pour violon seul, mon oeuvre pour piano Dans les abysses de lumière op.17 (2021-2022) est un retour aux sources important, comme a pu l'être chaque retour à la composition d'une oeuvre pour piano (Préludes op.1 en 2014-2015, puis le Poème, op.5 en 2016, les Quasi Variazioni op.7 en 2018). La sensation de ressourcement lors de l'écriture pour piano seul vient intimement de mon enfance, où le piano est arrivé dans ma vie dès mes cinq ans. Chaque oeuvre pour piano que j'ai écrite marque un tournant dans mon rapport à la composition, une étape nouvellement franchie. Avec cet op.17, c'est un regard plus distancié et ouvert que j'ai posé sur la structure, le langage, le rapport au temps et à la dissonance. Durant un an, sans contrainte de temps, je suis revenue périodiquement à la composition de cette pièce, sans y toucher parfois pendant des semaines entières. J'y percevais alors des paysages, des couleurs, des instants de vie qui se faisaient écho. Puis, l'obsession revenait et je composais d'une traite un pan entier. La pièce en « cours de composition » vivait à mes côtés. / Piano / Billaudot
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